MUMMY MASK

• Private Belgian collection, Mrs. M. Vandendriessche, January 1998

Foire des Antiquaires de Belgique XLIII, Bruxelles, 1998, S. Grusenmeyer, lot n°4

Pour les Egyptiens, la préservation de la tête et des organes des sens est un enjeu crucial de la survie dans l’au-delà. Les masques réalisés en cartonnage, mélange de bandes de lin et de plâtre apparaissent pendant la Deuxième Période Intermédiaire et resteront en usage jusqu’à l’époque ptolémaïque. Véritables masques couvrant la tête et les épaules du mort, ils assurent au défunt la capacité à voir, à entendre, à respirer et à se nourrir en permanence. Ce masque de momie est représenté portant une coiffe tripartite de couleur bleue en écho à celle des dieux en lapis-lazuli. Le front est ceint d’un bandeau orné au centre d’un disque solaire et surmonté d’un scarabée ailé. Représenté en éveil dans la force de l’âge, le visage sur fond d’or, imitant la chair des dieux, est entouré de part et d’autre de représentations de dieux protecteurs. La scène de gauche représente le dieu Osiris assis coiffé de la couronne d’Atef tenant les attributs traditionnels (le sceptre et le fouet) et devant lui se tient le dieu Horus. La scène de droite représente Anubis faisant des offrandes au dieu Horus assis.

bantou dont les Dengese et les Lele, au centre de la République démocratique du Congo, dans les provinces actuelles du Sankuru et du Kasaï-Occidental. La riche imagination artistique de ces populations s’est exprimée sous d’innombrables formes, du tissage – connu sous le nom de « velours du Kasaï – à l’art de cour. Effigies de rois, boites à fard, pipes, récipients ont servi de support à la prolifique production des sculpteurs : « Tous les leitmotive du tisserand ont passé dans les œuvres des tailleurs de bois » disait Henri Clouzot et André Level dans l’art du Congo Belge en 1921. À cette époque en Europe, parmi les régalia kuba, les coupes à boire le vin de palme recueillaient le suffrage des amateurs si l’on en croit leur omniprésence dans les revues et articles consacrés aux « arts nègres ». Ces calices étaient rehaussés de riches décors, mêlant entrelacs et guillochis, brillant d’une patine laquée constituée d’un mélange d’huile et de poudre rouge tool. Ils prennent fréquemment la forme d’une tête, plus rarement d’un corps entier ou adoptent une posture étrange où le cou semble reposer directement sur les membres inférieurs. La position accroupie de la statue représentée (planche 2.a) est inusitée. Ainsi dans le volumineux corpus iconographique – plus de 120 dessins ou photographies – composé par Léo Frobenius suite à son expédition congolaise de 1904 à 1906, seule une coupe représente un humain dans une position approchante : il est agenouillé plutôt qu’accroupi, comme l’est également le spécimen 1 conservé au Rietberg Museum de Zurich .

Notre coupe possède son alter-ego féminin à l’Etnografiska Museet de Stockholm (inv. n° 1891.02.0070). Cet objet fut collecté par un suédois présent au Congo depuis 1881, Gustav-Albert Gustafson, sans doute alors qu’il exerçait la fonction de mécanicien à bord des steamers l’A.I.A et l’En-avant transportant le célèbre explorateur Morgan Stanley lors de ses expéditions. Les deux coupes, à l’exception de leur genre, bien marqué pour notre spécimen masculin, partagent des caractéristiques si spécifiques qu’on ne peut les imaginer sorties d’un atelier différent. Leur colonne vertébrale ouverte (pl 2.b) révèle une vision très personnelle de la moelle épinière qui laisserait perplexe un ostéopathe du XXIème siècle. L’artiste a pris plus de soin pour son modèle masculin en l’ornant de bracelets et de sortes de coussinets rehaussés de gravures servant de reposoir aux coudes posés sur les genoux.

Photo credit : Studio Asselberghs – Frédéric Dehaen

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